La philosophie

Dans son chef-d’œuvre, la Métaphysique, et plus particulièrement dans la section « Gamma » intitulée L’être et ses différentes significations, Aristote tente de clarifier les différentes définitions de la pensée philosophique et de nous montrer qu’il existe différentes approches du philosopher. Il précise qu’un philosophe doit être en mesure d’avoir une opinion sur tout. Mais cette expression d’une opinion n’est pas, comme dans les conversations quotidiennes, une affaire superficielle, mais se fait dans une perspective ontologique et épistémologique.

Lorsque nous parlons à un avocat, par exemple, il peut nous informer sur les droits et les prétentions juridiques : « Je vais vous dire où vous êtes dans votre droit, comment porter plainte et comment obtenir gain de cause ». Mais le philosophe ne se contente pas de cela et demande : mais qu’est-ce que le droit ? Il ne demande pas à l’avocat comment faire appliquer le droit dans la pratique, mais plutôt quelle est son essence : « Qu’est-ce que le droit en soi » ?

Cette curiosité et ce questionnement sont l’essence même de la philosophie. La philosophie est la question du « quoi » des choses et de l’existence. C’est pourquoi l’homme philosophique est celui qui ne se contente pas de la tranquillité et de l’immobilisme. Il se rebelle contre l’ignorance, la manipulation et l’abrutissement. Contrairement à ce que les observateurs superficiels peuvent penser, cette rébellion n’est pas le signe d’un dysfonctionnement, mais d’une compréhension plus profonde du monde. Comme le dit Albert Camus : « Je me rebelle, donc je suis ».

Mais c’est précisément cette caractéristique qui fait du philosophe une nuisance aux yeux du grand public. Non pas parce qu’il spolie les autres ou leur fait du mal, mais parce qu’il remet en question la conscience de la société. Dans un monde où la plupart des gens se lèvent le matin comme des machines programmées, vont au travail, reçoivent leur salaire, font des chèques, sont assurés et terminent leur journée sans jamais se poser de question existentielle, le philosophe apparaît comme un corps étranger.

Personne n’a mieux décrit cet état que Samuel Beckett. Dans son monde, les gens sont comme des machines, éteintes la nuit et rallumées le matin, suivant mécaniquement leurs routines quotidiennes sans poser de questions ni opposer de résistance. Un exemple est En attendant Godot, où Vladimir et Estragon se contentent d’attendre. Ils ne savent pas pourquoi, ils ne savent pas ce qui va se passer et ils n’ont pas le courage de faire autre chose. Cette répétition absurde, cette dévotion aveugle, c’est précisément ce qui pousse le philosophe au désespoir.

Karl Marx appelle cet état l’aliénation (Alienation) la réduction de l’homme à un animal économique ou consommateur qui ne fait que manger, produire et obéir. Mais de mon point de vue, cet homme n’est même plus un animal de consommation, mais un « animal inutile » qui n’a plus qu’une seule fonction : obéir !

Ces personnes ne représentent pas un danger pour l’ignorance, la manipulation et les structures de pouvoir. Ils se taisent devant la propagation de la bêtise parce qu’ils sont assurés, font des chèques, ont des revenus réguliers. Pourquoi s’opposeraient-ils au monde, tels des philosophes, et risqueraient-ils de voir leur assurance expirer, leurs chèques tomber à l’eau et de perdre leurs moyens de subsistance mensuels ?

Et maintenant, dites-moi : cet être est-il noble ? Grand ? Honorable ?

Dans le langage courant, une personne qui ne fait de mal à personne est considérée comme un être noble. Mais d’un point de vue philosophique, celui qui ne résiste pas n’est même plus un être humain ! Il mange, dort et vit comme une vache qui donne sagement son lait – sans aucune friction, sans aucune rébellion. Mais la vie humaine signifie plus que cela.

Le philosophe, tel qu’Aristote le décrit dans la Métaphysique, est quelqu’un qui interroge, qui se révolte, qui veut savoir : qu’est-ce que c’est ? Pourquoi cela existe-t-il ? Comment cela existe-t-il ? Et pourquoi cela devrait-il exister….

Aristoteles versucht in seinem Meisterwerk Metaphysik, insbesondere im Abschnitt “Gamma” mit dem Titel Das Seiende und seine verschiedenen Bedeutungen, die verschiedenen Definitionen philosophischen Denkens zu klären und uns zu zeigen, dass es unterschiedliche Herangehensweisen an das Philosophieren gibt. Er stellt klar, dass ein Philosoph in der Lage sein muss, über alles eine Meinung zu haben. Doch dieses Meinungsäußern ist nicht, wie in alltäglichen Gesprächen, eine oberflächliche Angelegenheit, sondern geschieht aus einer ontologischen und erkenntnistheoretischen Perspektive.

Wenn wir beispielsweise mit einem Anwalt sprechen, kann er uns über Rechte und Rechtsansprüche aufklären: „Ich sage Ihnen, wo Sie im Recht sind, wie Sie Klage erheben können und wie Sie zu Ihrem Recht kommen.“ Doch der Philosoph gibt sich damit nicht zufrieden und fragt: Aber was ist Recht? Er fragt den Anwalt nicht nach der praktischen Durchsetzung des Rechts, sondern nach dessen Wesen: „Was ist Recht an sich?“

Diese Neugier und Fragelust ist das Wesen der Philosophie. Philosophie ist die Frage nach dem „Was“ der Dinge und der Existenz. Daher ist der philosophische Mensch einer, der sich nicht mit Ruhe und Stillstand zufriedengibt. Er lehnt sich gegen Unwissenheit, Manipulation und Verdummung auf. Diese Rebellion ist, anders als oberflächliche Beobachter vielleicht denken, kein Zeichen von Störung, sondern von tieferem Verständnis der Welt. Wie Albert Camus sagt: „Ich rebelliere, also bin ich.“

Doch genau diese Eigenschaft macht den Philosophen in den Augen der Allgemeinheit zu einer Plage. Nicht, weil er andere beraubt oder ihnen Schaden zufügt, sondern weil er das Gewissen der Gesellschaft infrage stellt. In einer Welt, in der die meisten Menschen wie programmiert Maschinen morgens aufstehen, zur Arbeit gehen, ihr Gehalt erhalten, Schecks ausstellen, versichert sind und den Tag beenden, ohne jemals eine existenzielle Frage zu stellen, wirkt der Philosoph wie ein Fremdkörper.

Niemand hat diesen Zustand besser beschrieben als Samuel Beckett. In seiner Welt sind Menschen wie Maschinen, die nachts abgeschaltet und morgens wieder eingeschaltet werden, mechanisch ihren täglichen Routinen folgen, ohne Fragen zu stellen oder Widerstand zu leisten. Ein Beispiel ist Warten auf Godot, wo Wladimir und Estragon einfach nur warten. Sie wissen nicht warum, sie wissen nicht, was passieren wird, und sie haben nicht den Mut, etwas anderes zu tun. Diese absurde Wiederholung, diese blinde Ergebenheit, genau das ist es, was den Philosophen zur Verzweiflung treibt.

Karl Marx nennt diesen Zustand Entfremdung (Alienation) die Reduktion des Menschen auf ein ökonomisches oder konsumierendes Tier, das lediglich isst, produziert und gehorcht. Doch aus meiner Sicht ist dieser Mensch nicht einmal mehr ein Konsumtier, sondern ein „nutzloses Tier“, das nur noch eine einzige Funktion hat: gehorchen!

Diese Menschen stellen keine Gefahr für Unwissenheit, Manipulation und Machtstrukturen dar. Sie schweigen vor der Ausbreitung der Dummheit, weil sie versichert sind, Schecks ausstellen, ein geregeltes Einkommen haben. Warum sollten sie sich wie Philosophen der Welt widersetzen und riskieren, dass ihre Versicherung erlischt, ihre Schecks platzen und sie ihre monatliche Existenzgrundlage verlieren?

Und jetzt sagt mir: Ist dieses Wesen edel? Groß? Ehrenhaft?

Im allgemeinen Sprachgebrauch wird jemand, der niemandem schadet, als edler Mensch betrachtet. Doch aus philosophischer Sicht gilt: Wer keinen Widerstand leistet, ist nicht einmal mehr ein Mensch! Er isst, schläft und lebt wie eine Kuh, die brav Milch gibt – ohne jede Reibung, ohne jedes Aufbegehren. Aber menschliches Leben bedeutet mehr als das.

Der Philosoph, so wie Aristoteles ihn in der Metaphysik beschreibt, ist jemand, der fragt, der rebelliert, der wissen will: Was ist das? Warum existiert es? Wie existiert es? Und warum sollte es existieren….

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